Les phoques en Atlantique
Le Phoque gris
Halichoerus grypus
A l’échelle internationale, les phoques gris sont protégés par l’annexe III de la
convention de Berne et l’annexe II de la convention de Bonn. Cette espèce est
intégralement protégée en France de part l’Annexe II et V de la Directive Habitats-Faune-Flore .
Elle est donc d’un intérêt patrimonial élevé.
D’après l’IUCN, l’espèce est classée comme
en préoccupation mineur, elle n’est donc pas menacée au niveau international.
Cependant, de part ces faibles effectifs en France, cette espèce est “dite” vulnérable. La population mondiale de l’espèce de H. grypus
s'élève aujourd’hui à 300 000
individus, contre 50 000 en 1960. Leur démographie est en constante
augmentation depuis une quarantaine d’année, notamment depuis que l’espèce bénéficie
d’une protection légale.
La population vivant dans l’Est-Atlantique est estimée à 150 000, dont entre 109 000 et 125 000 se situent autour des îles britanniques. Cela représente
40% de la population mondial . Les côtes
françaises abritent une centaine de phoque gris (entre 100 et 150), essentiellement localisés
en Bretagne.

En effet, 45 individus vivent sur l’archipel de Molène et 20 dans l’archipel des Sept-îles. De plus, des groupes d’individus semblent être permanents depuis 1994 au large de la Normandie, sur les Ecréhous et sur l’archipel des Minquiers, avec un maximum de 18 individus recensés en 1981. Les naissances se chiffrant entre 6 à 7 par an sur ces îles, les populations de phoque gris française augmentent lentement mais régulièrement. Bien que peu d’individu vivent dans le golf de Gascogne, le phoque gris possède le statut permanent dans cette zone. Ces sont les individus représentants les plus méridionaux de populations situées principalement dans la région Manche - mer du Nord.
Courant, assez courant
Rare, très rare ou localisé
En France, une grande partie des individus se localisent dans la Manche, mais on en retrouve également sur tout le long de la côte Atlantique dans le Golfe de Gascogne. Le nombre d’individus estimé dans les eaux française est de 400 - 550 individus.


Statut de protection mondial
Statut de protection national
Le Phoque veau marin
Phoca vitulina

Le phoque veau marin appartenant à la famille des Phocidés, est une espèce dite non
menacée d’après la liste rouge de l’IUCN au niveau mondial. En effet Phoca
vitulina
est une population de taille moyenne mais bénéficie
du statut de protection de la convention internationale de Berne de 1979 (annexe III). L’estimation mondiale est approximativement de 610 000-640 000 individus, réparti en 5
sous espèces différentes en fonction de leur localisation. En Atlantique
Nord Est, on retrouve la sous espèce Phoca vitulina vitulina
.
En France, cette sous espèce a un statut de mammifère marin protégé au niveau national
par l’Annexe II et V de la Directive Habitats-Faune-Flore, et est qualifié de
population en danger par les critères de l’IUCN.
Au milieu des années 1980, on pouvait recenser 98 000 phoques veau-marins
dans l’Atlantique Est. À ce moment-là, les populations s'étaient rétablies après des
programmes de chasse et de contrôle de population parfois intensifs. En 1988, on observe
une importante mortalité de cette espèce suite à une épidémie virale : on dénombre une
baisse jusqu’à 50% de la population au sein de certain groupe au Sud-est de la Grande
Bretagne.
Mais les populations affectées par cette forte mortalité ont
réussi à se rétablir rapidement après l’épidémie. Le nombre d’individus actuel est estimé à
83 000 lors d’une étude datant de 2010. L’IUCN a repris ses données, les a
compilés avec d’autres études et a réactualisé ce nombre en l’estimant à 65 000 individus
matures dans Atlantique Est en 2016. La tendance actuelle de la population est aujourd’hui
inconnue car n’étant pas qualifié de menacée par la liste rouge de l’IUCN, peu d’études sont
réalisées sur cette espèce. En France, une grande partie des individus se localisent dans la Manche, mais on en
retrouve également sur tout le long de la côte Atlantique dans le Golfe de Gascogne
. Le nombre d’individus estimé dans les eaux française est de 400 - 550
individus.
La taille de ces populations fluctue énormément pour des raisons naturelles mais aussi
anthropogéniques. De manière générale, aujourd’hui les populations de
phoques sont actuellement protégées contre la chasse. Mais à l’époque dans l’atlantique
Est, de nombreux programme de régulation de population dans les années 80 et 90 ont eu lieu en Islande et en Ecosse, et qui continuent à un certain niveau encore aujourd’hui
. Il y a même eu des programmes d’extermination au début du
20 ème siècle, qui ont fait chuter grandement la population de Phoca vitulina vitulina
, dans la
mer baltique. En Norvège, il existe même des quotas pour les phoques veau-marins.


Statut de protection mondial
Statut de protection national
Les menaces
Les phoques se retrouvant régulièrement sur la côte, ils sont soumis aux menaces
anthropiques de l’Homme avec qui, ils sont obligés de partager leurs aires de repos. Dès lors sur le littoral, ils sont exposés aux carnivores sauvages terrestres, aux
animaux domestiques et aux animaux sauvages et aux déchets provenant de population s
humaines qui augmentent le risque d'exposition aux maladies transmissibles. Étant donné
que de nombreux phoques communs vivent et se nourrissent à proximité d'importantes
populations humaines, ils sont exposés également à des niveaux élevés de polluants
industriels et agricoles (Organochlorés, PCB, dioxines) qui peuvent nuire à la reproduction
, induire une déficience en vitamine ou provoquer
une immunosuppression.
Ces déversements peuvent avoir des
répercussions à long terme sur la santé des phoques et leur environnement. Le problème
général de la pollution provenant des activités militaires, agricoles et / ou industrielles (y
compris le développement pétrolier et gazier côtier et offshore) est particulièrement
préoccupant en raison de ses effets directs et indirects sur les phoques et les aliments qu'ils
consomment. De plus les épidémies majeures de maladies peuvent avoir été intensifiées en
raison des réponses immunitaires supprimées causées par une variété de polluants.
Le phoque doit faire face à d’autres perturbations comme le bruit, ainsi que le
développement d'énergie renouvelable extracôtière comme les parcs éoliens, pouvant
également affecter le comportement alimentaire et l'état physique des individus. La modification de l’environnement de ces populations amène également des
compétition inter espèces telle qu’entre le phoque veau-marin et le phoque gris, deux
espèces retrouvées sur les côtes françaises.
On note aussi que de nombreux individus se retrouvent pris au piège par les techniques de
pêcheries humaines. La surpêche des proies du phoque entraîne également une diminution
nette des ressources disponibles, affectant directement les populations.
Le changement climatique touche également ces populations. Les projets d'aménagement
peuvent altérer ou éliminer des habitats importants ou déplacer les phoques en
augmentant les perturbations près des échoueries.
Etude réalisée par nos deux stagiaires : Pauline SILORET et Eloïse DETREZ
